Grâce au groupement d'employeurs, un sal Grâce au groupement d'employeurs, un salarié partagé à mi-temps
Gilles Foirien, céréalier, a trouvé les moyens d'embaucher un salarié pour l'entretien de son matériel.
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« En 2000, je me suis retrouvé seul sur mon exploitation. Je n'avais plus le temps de réfléchir à de nouveaux projets, explique Gilles Foirien, céréalier dans le Loiret.
Je me suis alors tourné vers un groupement d'employeurs du département, Pluralis. J'avais besoin de quelqu'un qui s'intéresse à mon exploitation et s'investisse à son poste.
Je souhaitais lui déléguer la maintenance du matériel. Mais je n'avais pas non plus besoin d'un salarié à plein temps, se souvient-il. Le groupement d'employeurs a fait le maximum pour me trouver un jeune qui me convienne. »
Un coût plus élevé
Depuis 2002, Gaultier, vingt-quatre ans, travaille chez Gilles Foirien une semaine sur deux. A ce rythme, « ses heures sont plus efficaces », constate l'agriculteur.
L'autre semaine, il s'occupe des cultures sur une exploitation voisine, qui l'emploie selon le même principe. « Grâce à Gaultier, nous commençons à partager le matériel », se félicite Gilles.
Cette organisation revient plus cher qu'une embauche en direct , en moyenne 1,50 euro de plus de l'heure. Gaultier est embauché aux 35 heures, selon un planning annuel.
« Mais finalement, le système est très souple. On peut ajouter des heures supplémentaires selon les besoins, précise Gilles. De plus, Pluralis ne me facture que les heures travaillées, mais pas les congés, les jours fériés, ni même les jours de visite médicale ou de formation. »
Du personnel performant
De son côté, Gaultier est satisfait de son sort. « Je finis toujours le travail que j'ai commencé et je m'organise seul », confie-t-il. Le vendredi, il termine sa journée à 17 heures. Deux heures plus tôt, l'atelier doit être balayé et les clés au clou. C'est l'heure du bilan de la semaine.
Pour Jean-Marie Fortin, horticulteur et président de Pluralis, le recours au groupement d'employeurs a été motivé par de toutes autres raisons. « J'ai toujours hésité à embaucher parce que, pendant quatre mois de l'année, j'ai une activité très réduite, explique-t-il. Ce système a l'avantage de permettre d'employer du personnel seulement quand on en a besoin. »
Jean-Marie emploie huit salariés à plein temps, embauchés directement, et cinq issus de Pluralis pendant cinq ou six mois, plus une secrétaire envoyée par le groupement un jour par semaine. Selon l'exploitant, c'est le groupement qui lui permet de développer son entreprise.
« On ne peut pas compter sur les intérimaires qui ne reviennent pas. Les salariés du groupement sont deux fois plus performants, parce qu'ils sont formés et ont davantage de recul sur le travail en évoluant sur plusieurs exploitations. »
Loi rurale: de la souplesse
La loi rurale du 23 février 2005 étend le champ d'action des groupements d'employeurs aux activités équestres, aux entreprises de travaux agricoles ou forestiers, ainsi qu'aux pisciculteurs et conchyliculteurs. Elle limite les conséquences de la responsabilité solidaire des adhérents à l'égard des salariés et des organismes créanciers de cotisations obligatoires, en autorisant les groupements à créer une réserve alimentée au moyen de versements, dans la limite de 10.000 euros au titre d'un exercice, venant en diminution du bénéfice imposable.
Le projet de loi d'orientation agricole prévoit notamment de faire bénéficier les groupements d'employeurs d'un allègement de charges sociales patronales de 100% pour les salariés recrutés en contrat à durée indéterminé.
Répondre à toutes les demandes
Entre exploitations de grandes cultures, il est parfois difficile de trouver des complémentarités. C'est pourquoi les fondateurs de Pluralis se sont très vite tournés vers des horticulteurs, des maraîchers et autres arboriculteurs. Aujourd'hui, le groupement compte soixante-dix adhérents et s'efforce de répondre à toutes les demandes pérennes. Plus les employeurs sont nombreux, plus il est facile de trouver des complémentarités et d'embaucher un maximum de personnes à plein temps. «En contrepartie, l'exploitant doit faire l'effort de garder le salarié parfois quelques jours ou semaines de plus que nécessaire, considère le président de Pluralis. Cela peut paraître contraignant, mais c'est toujours mieux que de s'engager à chaque fois dans une nouvelle recherche de salarié.»
Le groupement ne recrute que des entreprises économiquement viables. Les adhérents sont en effet responsables solidaires des dettes. Si un employeur embauche un salarié directement, il peut être exclu du groupement.
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